Résumé
À partir d’entrevues réalisées auprès d’intervenants impliqués à différents niveaux dans l’exploitation artisanale de l’or, cette étude analyse les dynamiques nationales et locales à l’origine des transformations récentes du secteur de l’orpaillage au Mali en accordant une attention particulière aux problèmes liés à l’accès et à la gestion durable des ressources. Elle démontre que l’orpaillage, source principale de revenus pour de nombreux ruraux vivant dans une grande précarité économique, est une activité très peu ou pas encadrée par l’État. Elle conclut aussi que les règles d’exploitation locales, reposant sur des normes traditionnelles et des ententes bricolées entre les divers acteurs du milieu, ne permettent pas une exploitation rationnelle des ressources. Elle recommande donc une réorganisation du sous-secteur dans une perspective de gestion durable des richesses naturelles. L’étude comprend trois parties. La première aborde la question de la difficile gestion des territoires et ressources dans un contexte d’inachèvement des processus de décentralisation de l’État malien. La deuxième traite de l’inefficacité de la législation minière malienne en matière d’orpaillage et de la pluralité des acteurs prenant part à l’organisation de ces activités. La troisième porte
sur l’impact de l’exploitation aurifère artisanale sur l’accès à d’autres ressources, en particulier agricoles.