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Ateliers et tables rondes

Monnaie, concurrence et régulation : trois défis de la mondialisation

Mardi 31 mai 2016 de 9h30 à 12h, A-1715, UQAM


AU PROGRAMME :

1) LES DÉTERMINANT DES CHOIX DE MONNAIES DU COMMERCE : COMPRENDRE L’HÉGÉMONIE DU DOLLAR US

Adrien Faudot
Doctorant en Sciences Économiques
Université de Grenobles-Alpes

Le dollar est aujourd’hui et depuis plusieurs décennies la monnaie qui libelle la majorité des échanges internationaux, ceux-ci ayant connu un développement important dans la seconde moitié du XXe siècle. La domination du dollar est plus faible dans certaines régions du monde que dans d’autres, et a été parfois contestée par des gouvernements, mais sans que son statut hégémonique n’ait sensiblement changé. Le choix du dollar repose d’abord sur une architecture financière robuste, mais aussi sur un ensemble de déterminants économiques, institutionnels, et politiques, qui font intervenir des logiques marchandes, et des logiques politiques extérieures aux mécanismes de marché. A travers l’étude de ces déterminants, c’est la nature de la monnaie dans l’économie marchande que nous sommes amenés à étudier. Appliquée à la mondialisation, une telle démarche soulève également des questions relatives à la souveraineté économique et politique des économies qui utilisent une monnaie nationale, le dollar US, dans des échanges internationaux.

2) POLITIQUE ET DROIT DE LA CONCURRENCE À L’ÈRE DU NUMÉRIQUE : LES CAS ANTITRUST RÉCENTS CONCERNANT LES MULTINATIONALES DE L’INTERNET

Marcelo Guimaraes,
Candidat à la maîtrise en droit international
Université Fédérale du Pernambouc

L’expansion du secteur numérique est au cœur de la croissance économique au cours des dernières années, ce qui apporte des effets majeurs sur la société, notamment par rapport à la concurrence. Dans ce sens, la concurrence sur les marchés numériques a des caractéristiques particulières, comme sa nature cyclique et dynamique, de sorte que les acteurs de l’internet ont une tendance à acquérir une puissance significative, mais transitoire, du marché. Ainsi, l’antitrust national est contesté non seulement par les entreprises dont les activités sont transfrontalières, mais aussi par l’avènement du numérique. À cet égard, l’action de l’antitrust doit être renouvelée et intensifiée, afin d’assurer une ambiance de concurrence saine, où l’innovation soit encouragée. Dans cette perspective, il est impératif d’analyser comment les différents pays agissent face à ces changements, c’est-à-dire, comment ils adaptent leurs politiques et droits de la concurrence à cette nouvelle économie. Pour cela, cette recherche vise à examiner les enquêtes et poursuites antitrust récentes concernant les grands acteurs du numérique, particulièrement aux États-Unis, en Union Européenne, au Canada et au Brésil.

3) L’ÉTAT RÉGULATEUR À L’ÈRE DE LA MONDIALISATION : LE DÉFI D’UNE REDÉFINITION DE LA SOUVERAINETÉ

Didier Bébada
Doctorant en science politique
Université Jean Moulin (Lyon-3)

L’Etat moderne westphalien, a longtemps été considéré comme l’acteur principal, sinon exclusif, d’un système international dominé par le fait politique. Mais à la faveur de la mondialisation contemporaine néo-libérale, s’affirme une forme d’émancipation de la chose économique articulée autour du « marché global auto-régulateur ». De fait cohabitent deux systèmes dont l’Etat historique a du mal à en assurer la totale maitrise ; les acteurs transnationaux à la pointe de l’économie-monde (firmes multinationales en tête), étant dans une forme de concurrence de puissance avec les Etats. Ceci a pour résultat, une mise au défi de la souveraineté pleine et effective par des enjeux multiples : commerce mondial, insécurité transnationale, défis écologiques globaux etc. Dans ces conditions, la souveraineté comme « puissance absolue et perpétuelle » (Jean Bodin) semble avoir de moins en moins de pertinence au regard des différentes forces (économiques, politiques, sociales, culturelles, etc.) qui font la vie internationale. Alors, que recouvre aujourd’hui la notion de souveraineté pour des Etats au pouvoir territorialisé face à des forces et enjeux agissant par-delà les frontières ? La souveraineté ne devrait-elle pas connaître un élargissement sémantique pour recouvrir d’autres aspects (financier, économique, commercial, écologique, etc.) ?

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