Résumé
Si pendant les années 1990 le gouvernement brésilien a concentré sa politique commerciale dans sa propre région, notamment dans le cadre du Mercosul et des négociations de la Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA), à partir de la première décennie du XXIe siècle, la nouvelle administration de Lula adopta une politique plus globale, renforça les partenariats avec d’autres pays émergents et diversifia géographiquement la destination de ses exportations.
Le Mercosul demeure une union douanière imparfaite et les gouvernements des pays membres (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) n’ont pas réussi à avancer les négociations portant sur la liste d’exception, qui exclut certains produits du libre commerce dans le bloc. Principal partenariat du Brésil au sein du Mercosul, l’Argentine adopte, suite à la crise politique et économique de 2001-2002, des politiques plus restrictives pour les produits brésiliens, surtout dans le secteur de l’automobile et des produits électroniques, argumentant que l’importation de ces produits était en voie de détruire l’industrie nationale argentine. Si, d’une part, la création de Mercosul a augmenté les échanges brésiliens de biens et services dans le cadre du bloc (moins de 5 % des exportations brésiliennes en 1990 à plus de 13 % en 1993 et 17 % en 1999), de l’autre, le flux commercial entre le Brésil et les pays membres est resté stable pendant toute la durée des années 2000 (environ 10 %).
Les États-Unis demeurent le principal partenaire commercial du Brésil (environ 14 % des échanges), suivi de la Chine (10 %) et de l’Argentine (8 %). La position privilégiée des États-Unis dans les rapports commerciaux avec le Brésil a suscité dans les milieux politiques et technocratiques brésiliens l’expectative de la création prochaine d’un bloc commercial hémisphérique allant de l’Argentine au Canada. En 1994, les gouvernements des pays américains ont ouvert les négociations afin de créer la ZLÉA, mais ce n’est seulement qu’en 2002 que Washington reçut l’autorisation du Congrès pour signer des accords commerciaux au sein du cadre hémisphérique, et ce, tout en imposant néanmoins des conditions concernant les produits agricoles. En effet, la liste d’exception imposée par le gouvernement américain n’était pas favorable aux pays du Mercosul, notamment le Brésil. Suite à une série de dures négociations (Toronto en 1999, Buenos Aires en 2001, Québec en 2001, Quito en 2002 et Port d’Espagne en 2005), les gouvernements n’ont pas été capables de parvenir à un accord. Les gouvernements brésilien et américain ont été particulièrement intransigeants en ce qui concerne les produits agricoles, ce qui a bloqué le progrès des négociations et a mis le projet de la ZLÉA en échec.
L’élimination des barrières commerciales pour les produits agricoles est devenue l’épicentre de la politique commerciale brésilienne et la base de ses négociations auprès des organisations multilatérales, notamment l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Lors de la réunion ministérielle de Cancún (2003), dans le cadre du cycle de négociations de Doha, le gouvernement brésilien proposa la création du G20 (groupe de 20 pays en développement) afin de négocier en bloc contre les subventions des produits agricoles, mises en place notamment par les États-Unis et l’Union européenne (UE). Suite à l’échec des négociations sur les produits agricoles à Cancún (2003) ; Genève (2004) ; Hong Kong (2005) et encore Genève (2006, 2008), les puissances commerciales formèrent le G6, composé de l’Australie, du Brésil, des États-Unis, de l’Inde, du Japon et de l’UE, afin de parvenir à un accord de base sur les produits agricoles. En 2007, les gouvernements du Brésil, des États-Unis, de l’Inde et de l’UE se réunirent à Postdam, en Allemagne, pour permettre la continuité des négociations, mais les intérêts de l’Inde et du Brésil se sont révélés incompatibles avec ceux de Washington et Bruxelles. Le Ministère des Relations extérieures brésilien, responsable des négociations commerciales, demeure néanmoins optimiste en ce concerne la reprise des négociations.
Les négociations commerciales entre le Mercosul et l’UE sont paralysées pour des raisons semblables à celles de l’OMC. D’une part, le gouvernement brésilien a établi l’ouverture du marché européen aux produits agricoles des pays du Mercosul comme une condition sine qua non afin de continuer les négociations et, d’autre part, l’UE est inflexible par rapport à la Politique agricole commune (PAC). Les sommets Mercosul-UE de 2006 et de 2008 n’ont pas permis d’avancer à cet égard.
Comme réponse au retrait des États-Unis et de l’UE vis-à-vis de l’ouverture commerciale pour les produits agricoles, le Brésil a intensifié ses relations commerciales avec d’autres pays en développement, notamment au Proche-Orient, en Europe de l’Est et en Asie, où les exportations ont augmenté en moyenne de 35 % entre 2007 et 2008. En d’autres termes, le gouvernement a décidé de chercher d’autres marchés et a adopté comme stratégie le renforcement du commerce avec d’autres pays du Sud.
Sites gouvernementaux
- Page du gouvernement fédéral
- Présidence de la République
- Sénat fédéral
- Chambre des Députés Ministère qui est responsable, entre autres, des négociations commerciales du pays au niveau bilatéral, régional et multilatéral. Dans le site, suivant on retrouve la liste de tous les départements à l’intérieur de ce Ministère, chacun de ces départements correspondant à un dossier particulier.
- Ministère des Relations extérieures
- Ministère du Développement, de l’industrie et du commerce extérieur (MDIC)
- Ministère des Finances(Ministério da Fazenda) Dans ce site nous retrouvons entre autres le lien vers le Secrétariat sur les Questions internationales (SAIN) Cet organe est responsable des questions concernant l’économie brésilienne et sa relation avec d’autres pays. Il est chargé de conseiller le Ministère des Finances sur la participation brésilienne aux différents forums de négociation internationale.
- Banque Centrale du Brésil (BACEN)
- Banque Nationale de Développement Économique et Social (BNDES) Banque étatique brésilienne qui vise à financer des projets qui contribuent au développement du pays.
- Secrétariat du Commerce Extérieur (SECEX/MDIC) Secrétariat affilié au Ministère du Développement, de l’Industrie et du Commerce Extérieur, chargé de la gestion des échanges commerciales externes
- Institut Brésilien de Géographie et Statistique (IBGE) Principaux indicateurs et données statistiques sur la population, la géographie, l’économie, les indicateurs sociaux, entre autres.
- Cour suprême fédérale
- Conseil administratif de défense économique (CADE)
- Entreprise brésilienne de recherches en agriculture et élevage (EMBRAPA)
- Institut national de propriété industrielle (INPI)
- Institut de recherches économiques appliquées (IPEA)
- Agence brésilienne de promotion des exportations et des investissements (APEX)
- Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de l’approvisionnement
- Maison civile
Organisations patronales et syndicales
- Confédération Nationale de l’Industrie (CNI) Entité suprême de représentation du secteur industriel brésilien. Elle est responsable de la coordination du système formé par les 27 fédérations d’industries correspondant à chaque État brésilien.
- Fédération des Industries de l’État de Sao Paulo (FIESP)
- Confédération de l’agriculture et de l’élevage du Brésil (CNA)
- Force syndicale
- Centrale unique des travailleurs (CUT)
- Fédération des industries de l’État de Rio de Janeiro (FIRJAN)
Autres sites officiels
- Association Latino-américaine d’Intégration (ALADI) Groupe créé en 1980 et formé par douze pays dont l’objectif à long terme serait l’établissement d’un marché commun latino-américain.
- Mercosul (site du secrétariat)
- Mercosul (site du gouvernement brésilien)
- Zone de libre-échange des Amériques (ZLÉA)
Organisations internationales
- Organisation mondiale du commerce (OMC)
- Banque mondiale
- Fond monétaire international (FMI)
- Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
- Association latino-américaine d’intégration (ALADI)
- Banque intéraméricaine de développement (BID)
- Commission économique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (CEPALC)
Sites de centres de recherche et de références
- Fundaçao Getulio Vargas (FGV) Accès à plusieurs indicateurs et des études sur l’économie brésilienne
- Fundaçao Centro de Estudos do Comércio Exterior (FUNCEX)
- Centre d’études brésiliens en relations internationales (CEBRI)
- Institut d’études du commerce et des négociations internationales (ICÔNE)
- Conseil national de développement scientifique et technologique (CNPq) Fondation d’appui à la recherche rattachée au Ministère de la Science et de la Technologie.
- RelNet. Site brésilien de références en Relations internationales
- Latin American Trade Network (LATN) -* Observatoire politique sud-américain (OPSA)
- Centre d’études et documentation du bassin du Río de la Plata, Université Fédérale du Rio Grande do Sul (UFRGS)
- Centre d’affaires internationales de la Fondation Dom Cabral
- Centre d’études sur la conjoncture et les politiques économiques de l’Institut d’Économie de l’Université de Campinas (CECON/IE/Unicamp)
- Groupe de conjoncture économique de l’Istitut d’Économie de l’Université Fédérale de Rio de Janeiro (IE/UFRJ)
- Groupe de recherche sur l’économie financière et le commerce extérieur de l’Istitut d’Économie de l’Université Fédérale de Rio de Janeiro (IE/UFRJ)
- Institut d’études pour le développement industriel (IEDI)
- Centre international Celso Furtado de politiques pour le développement
- Centre de recherche en relations internationales de l’Université de São Paulo (NUPRI/USP)
- Groupe d’analyse de la conjoncture internationale de l’Université de São Paulo (GACINT/USP)
- Observatoire politique sud-américain de l’Institut de recherches universitaires de l’État de Rio de Janeiro) (OPSA/IUPERJ)
Sites de nouvelles
- Globo.com
- A Folha de São Paulo
- O Estado de São Paulo
- Carta Maior
- Valor Economico Journal de nouvelles économiques et financières. Il est nécessaire de s’abonner.
- Mercopress
- Infobrazil
Revues académiques
- Revista de Sociologia e Política
- Revista de Economia Política
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- Política Externa
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- Carta Internacional
Publications du CEIM
Observatoire des Amériques
- Valérie Fournier-L’Heureux, Relations Brésil-Paraguay : la montée des tensions. 27 juin 2009
- Mehdi Abbas, Le cycle de Doha n’aura pas lieu. 10 septembre 2008
- Marie-Hélène Sá Vilas Boas, Un an de gouvernement Lula II : continuité avec ou sans « continuisme » ? 17 mars 2008
- Marie-Hélène Sá Vilas Boas, La réélection de Lula : une reconduction de la gauche au Brésil ? 13 novembre 2006
- Martin Coiteux, La spécialisation des échanges entre le Brésil et la Chine. 25 septembre 2006
- Vincent Dagenais, La position de l’ORIT et de la CUT du Brésil dans les négociations commerciales en cours à l’OMC. 8 mai 2006
- Renato Martins e Marcela Escribano, E agora, Lula ? 12 décembre 2005
- Mehdi Abbas, Vers Hong Kong : les enjeux de la sixième ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce. 5 décembre 2005
- Sylvie Dugas, L’Administration Lula en crise : la corruption à l’assaut des institutions brésiliennes. 19 septembre 2005
- Marie-Pierre Paquin-Boutin, La nouvelle stratégie commerciale des puissances du Sud : le G-3, le G-20 et le cas du Brésil. 21 février 2005
- Tullo Vigevani e Marcelo Passini Mariano, A ALCA light e o governo brasileiro. 17 janvier 2005
- Flávia Piovesan, Economic, Social and Cultural Rights : the Experience of the Brazilian Shadow Report. 6 octobre 2004
- Mehdi Abbas, La CNUCED XI : du consensus de Washington au consensus de São Paulo. 27 juillet 2004
- Dorval Brunelle, Les suites de la huitième rencontre ministérielle de Miami et les négociations de la ZLEA : échec ou repli stratégique ? 3 décembre 2003
- Chalmers Larose, Petite entente à Miami : la ministérielle opte pour une ZLEA minimale. 1er décembre 2003
- Christian Deblock et Sylvain Turcotte, Les négociations hémisphériques : un face à face Brésil États-Unis. 31 octobre 2003
- Rémi Bachand, Conférence de Cancún : échec conjoncturel ou misère du système commercial international ? 22 septembre 2003
- Chalmers Larose, Cinquième conférence ministérielle de l’OMC à Cancún : le multilatéralisme sur la corde raide. 15 septembre 2003
- Dorval Brunelle, L’enjeu occulte de la cinquième conférence ministérielle de l’OMC : le consensus contre le développement1er août 2003
- Sylvain Turcotte, L’année brésilienne 2002 : l’économie sous l’effet Lula. 1er janvier 2003
- Georges LeBel, L’inauguration de Lula. 1er janvier 2003
- Christian Deblock, L’OMC après Doha : un premier bilan. 1er novembre 2001
- Christian Deblock et Dorval Brunelle, Economic Regionalism Under FTAA and Mercosur : James Monroe or Simon Bolivar ? 1er avril 1997
Notes de recherche
- Mehdi Abbas, Quels enseignements en matière de gouvernance de l’échec des négociations du cycle de Doha. 30 juillet 2008
- Alessandra de Lima Neves, Le processus décisionnel de la politique commerciale brésilienne. 26 mai 2008
- Alessandra de Lima Neves, Position du Brésil dans les principaux dossiers du Cycle de Doha de l’OMC. 19 avril 2006
- Dorval Brunelle, The U.S., Their Reluctant Satellites, and the Issue of Deep Integration in the Americas. 8 février 2006
- Christian Deblock, Qui perd gagne ? Le Brésil, les Amériques et la Zone de libre-échange des Amériques. 1er octobre 2005
- Dorval Brunelle et Christian Deblock, Le projet de zone de libre-échange des Amériques : un régionalisme en trois dimensions. 29 septembre 2003
- Sylvain Turcotte, Analyse et tendance de la conjoncture économique dans le MERCOSUR/L, le MCAA, et la Communauté Andine. 1er janvier 2001
- Christian Deblock et Christian Constantin, Intégration des Amériques ou intégration de l’économie américaine ? 1er mars 2000
Chapitres de livres
- Christian Deblock, Quel avenir pour la ZLEA ? Le face à face Brésil – États-Unis.
- Christian Deblock et Sylvain Turcotte, Le Brésil et les négociations hémisphériques.
- Sylvain Turcotte, L’intégration régionale dans un contexte néo-libéral.
Autres publications
- Le Devoir. Le Brésil de Lula sous tension.
15 mai 2009, Sylvain Turcotte - Accords bilatéraux et diversité culturelle, Vol. 1, No 5
- Focal. Elections in Brazil : When Lula Faces Corruption.
2006, Sylvain Turcotte - Focal. Lula’s Liberal Social Policy
2005, Sylvain Turcotte - L’annuaire du Québec. ZLEA : entre l’obsession sécuritaire des États-unis et le scéptisme du Brésil. 1er décembre 2003, Christian Deblock
Autres dossiers en ligne
- New Evidence on Trade Liberalization and Productivity Growth. International Economic Review, Vol. 44, No 4
- Trade, Technology and Productivity : A Study of Brazilian Manufactures 1986-1998. CESifo working paper No 1148
- Energy and Carbon Embodied and the International Trade of Brazil : An Input-Output Approach. Ecological Economics, Vol. 39, No 3
- Trade Policy and Poverty Reduction in Brazil. The World Bank Economic Review, Vol. 18, Nºo 3
- A First Look at the Impacts of Trade Liberalization on Brazilian Manufacturing Industry. World Development Vol. 26, No 10
- A Picture of Wage Inequality and the Allocation of Labor through a Period of Trade Liberalization : The Case of Brazil. World Development, Vol. 29, No 11
- Trade Liberalization in Brazil : Creating or Exporting Jobs ?, Journal of development studies, Vol. 36, No 3
- Does Mercosur’s Trade Performance Raise Concerns about the Effects of Regional Trade Arrangements ?, The World Bank Economic Review, Vol. 12, No 1
- The Political Economy of Strategic Trade Policy and the Brazil-Canada Export Subsidies Saga. The World Economy, Vol. 27, No 4