« La culture du numérique a transformé le monde de la culture qui est désormais de plus en plus en réseau », affirme Michèle Rioux, professeure au Département de science politique. Ce constat est au cœur d’une récente étude du Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation (CEIM) de l’UQAM, que la professeure a dirigée pour le compte du Ministère des Affaires étrangères et du Développement international et du Ministère de la Culture et de la Communication de la France.
Plusieurs aspects de cette étude, intitulée « Pour une culture en réseaux diversifiée : Appliquer la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (CDEC) à l’ère du numérique », ont été repris par des diplomates et des représentants étatiques lors de la Conférence des Parties de l’UNESCO, qui avait lieu à Paris en juin dernier. « Nous nous réjouissons du soutien et du plaidoyer de la France et du Canada grâce auxquels notre étude a pu trouver un écho retentissant, affirme Michèle Rioux. La principale recommandation de notre étude a été reprise et a conduit à l’adoption d’une résolution qui devrait mener à des directives transversales sur l’application de la Convention à l’ère du numérique. »
En décembre 2014, le CEIM a réalisé un sondage auprès de 147 intervenants des secteurs de la culture et du numérique en provenance des cinq continents. Ceux-ci se sont exprimés clairement à l’effet que les nouvelles pratiques du numérique affectent les biens et services culturels. Dans plusieurs cas, l’augmentation de l’offre culturelle étrangère en ligne est plus importante que celle de l’offre locale. C’est le cas de la musique, notamment, mais aussi des contenus audiovisuels.
L’objectif de l’étude réalisée dans la foulée de ce sondage était de permettre aux États Parties de trouver des réponses et des modes d’actions (mesures, politiques ou autres) d’ordre national et international afin de créer un environnement institutionnel pour que cette révolution numérique soit un véritable moteur d’innovation et de diversité. Après avoir dressé un portrait des enjeux, défis et occasions favorables, l’étude identifie les bonnes pratiques du numérique susceptibles de protéger et de promouvoir des expressions culturelles diversifiées, entre autres sur Internet. L’étude, qui aborde également les enjeux du numérique pour la diversité des expressions culturelles dans les pays en développement, est susceptible d’intéresser autant les acteurs sur le terrain que les responsables des politiques publiques ou de la coopération internationale dans le domaine de la culture.