Colloque interdisciplinaire organisé par le Centre d’études sur le droit international et la mondialisation dans le cadre de son cycle de colloque 2011-2012. Ce colloque se déroulera les 19 et 20 mai 2011.
Le champ d’études des Relations internationales a vu les théories critiques prendre une importance non négligeable en son sein au cours des dernières années. Alors que certaines revues, comme Cultures et Conflits, et plus récemment Dynamiques Internationales, ont participé à la critique des études conventionnelles de la sécurité et à celle de l’hégémonie des théories néoréalistes et néolibérales, des revues plus traditionnelles, comme Études Internationales, ont ouvert leurs pages à de plus en plus de perspectives critiques. Certains ouvrages se sont également donnés pour mandat de diffuser un portrait du champ d’études des Relations internationales qui tiennent compte de la multiplication des nouvelles approches et théories des phénomènes internationaux. Un phénomène semblable s’est produit dans la littérature anglophone du champ du droit international où des approches critiques radicales (se réclamant des Critical Legal Studies, des approches tiers‐mondistes, féministes critiques, ou des Critical Race Theories, par exemple) se sont développées au cours des deux ou trois dernières décennies.
Au sein de la francophonie, le champ du droit international semble toutefois offrir plus de résistance au développement d’un espace critique. Sauf exceptions, la critique francophone semble souvent s’y résumer à quelques chercheurs remettant en question le rôle du droit international dans la pérennisation des structures de domination, et d’autres, qui ont intégré la critique post‐positiviste et post‐structuraliste du droit international, mais qui peinent à faire une critique radicale de ses effets sur les structures de pouvoir politiques, économiques et culturelles. Plus important encore, ces voix dissidentes restent marginales et ont un impact limité sur les pratiques institutionnelles. Par exemple, les traités (ou manuels) de droit international demeurent largement campés sur une méthodologie juridique positiviste. Ce constat peut sembler paradoxal d’une certaine façon dans la mesure où dans les années 1960 et 70, c’est un nombre important des principaux critiques du caractère impérialiste du droit international qui oeuvraient à l’intérieur de la francophonie (pensons en premier lieu à la fameuse école de Reims et aux nombreux chercheurs francophones qui se sont intéressés au droit du développement).
C’est cette problématique du développement des théories critiques en Relations internationales et de la résistance du champ du droit international à celles‐ci dans l’espace francophone qui sera au centre de ce colloque qui sera organisé autour de quatre panels qui se tiendront sur deux journées.
Quand : les 19 et 20 mai 2011.
Où : Salle des Boiseries (J-2805), Pavillon Judith-Jasmin, 405, rue Sainte-Catherine Est, UQAM, Métro Berri-UQAM
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