Intégration et régionalisme
Responsable du programme : Gilbert Gagné
Depuis la fin de la Guerre froide, l’interdépendance économique grandissante est connue comme le processus de la mondialisation. Celui-ci a entraîné des reconfigurations économiques qui, en outre, se sont traduites par la mise en place ou la consolidation d’ententes d’intégration régionale. On pense, entre autres, à l’Union européenne, à l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), ou encore au Marché commun du sud (MERCOSUR). Ce faisant, les États et les entreprises ont cherché à mieux tirer leur épingle du jeu face au processus mondialisant.
Le régionalisme économique et politique qui en résulte n’a pas été sans susciter des craintes pour le multilatéralisme, ce dernier étant largement perçu comme la voie obligée pour une mondialisation bien maîtrisée. Cependant, au vu du « blocage » de la voie multilatérale, et en particulier l’impasse dans les négociations commerciales du cycle de Doha, plusieurs États, dont de grandes puissances comme les États-Unis, l’Union européenne, la Chine et le Japon, se tournent de plus en plus vers le bilatéralisme. Or, la plupart des accords bilatéraux en matière de commerce et/ou d’investissement impliquent des États eux-mêmes parties à des schèmes d’intégration régionale. La multiplication de tels accords, et les reconfigurations économiques qu’ils supposent, en viennent, à leur tour, à susciter des craintes, non seulement pour le multilatéralisme, mais aussi, et surtout, pour le régionalisme.