Gouvernance de la société de l’information (2002-2004)
Responsable du programme : Michèle Rioux
La faveur accordée à la privatisation, la déréglementation et la libéralisation des marchés, juxtaposée aux pressions occasionnées par des innovations technologiques majeures, a amené plusieurs auteurs, d’allégeance libérale en majorité, à conclure au refoulement du politique dans l’économie mondiale au profit de l’autorégulation des marchés. Une analyse plus fine des transformations de l’économie mondiale suggère plutôt : 1) l’émergence de nouvelles formes de régulation de l’économie mondiale, 2) une redéfinition des stratégies et des rôles des acteurs, et 3) un déplacement de l’autorité et du pouvoir dans l’économie mondiale.
En général, la littérature souligne l’absence de mécanismes adéquats de régulation des marchés et la difficulté d’établir une régulation supranationale et l’importance de développer des règles et des formes de régulation adaptées à la globalisation. L’émergence normative sur le plan international et mondial, d’origine publique et privée, témoigne de l’importance de nouveaux enjeux de régulation qui ne trouvent pas de réponse au niveau national. Essentiellement, il est orienté sur la question du passage de formes de régulation centrées sur les États et la gestion des interdépendance internationale à des formes de gouvernance globale impliquant une fragmentation de l’autorité politique et l’émergence de systèmes complexes de règles transnationales.
Cet axe de recherche porte sur l’approfondissement de la recherche sur les dimensions institutionnelles de la mondialisation et, plus spécifiquement sur la recomposition des formes de régulation économique. Les questions des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), de la concurrence, des normes du travail et des droits de l’investisseur constituent des cas d’école qui nous permettront d’explorer les nouvelles modalités mixtes ou hybrides de régulation.