Responsable du programme : Gilbert Gagné
Par son rôle dans la cohésion des sociétés, la culture a été au centre d’un débat dans le cadre de la mondialisation. Les effets homogénéisants, à la fois réels et appréhendés, de la mondialisation ont, quant à eux, donné lieu à une initiative visant à enchâsser dans le droit international l’importance de préserver et de promouvoir la diversité culturelle. Ces efforts ont abouti à l’adoption, en octobre 2005, par l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Les discussions et efforts en vue d’en arriver à cette Convention tiennent à deux préoccupations qui se sont rejointes.
Pour l’une, il s’agit du commerce et de l’investissement dans les industries culturelles, questions qui relèvent du régime commercial international chapeauté par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Face aux partisans d’une libéralisation tous azimuts, la notion d’« exception culturelle » a été mise de l’avant, faisant valoir que les biens et services culturels sont plus que de simples marchandises car ils expriment et reflètent des valeurs et des identités. Or, ce débat a évolué au cours des dernières années et s’est élargi : du traitement des biens et services culturels à l’impact de la libéralisation des échanges sur les identités culturelles.
Pour l’autre, il s’agit de la diversité culturelle dans son acception large, comme le patrimoine commun de l’humanité, en faisant un parallèle avec la biodiversité, avec l’emphase mise sur les droits culturels vus comme fondamentaux et essentiels à la dignité des êtres humains. L’UNESCO a été au centre de ces discussions. Ces dernières en sont venues à leur tour à se préoccuper de plus en plus des rapports entre la culture et le commerce.
L’objectif général de ce programme de recherche vise à suivre les développements et les débats qui ont précédé, qui ont accompagné et qui suivront l’adoption de la Convention. Le programme est axé autour de deux projets spécifiques de recherche, soit les Accords bilatéraux et culture et la Diversité culturelle.